Page:Tellier - Le Véritable Métropolitain.djvu/47

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vrai, mais fort désagréable, sera l’atmosphère qu’on y respirera. Nous espérons certes bien qu’on excluera du Métropolitain les locomotives ordinaires à foyer, et qu’on n’emploiera, pour la traction, que des machines à vapeur surchauffée, des machines à air comprimé, ou même des machines électriques. On évitera ainsi de vicier l’air avec la fumée des machines ; mais il restera l’inévitable fumée des fumeurs, incessamment entretenue dans le souterrain par le passage des trains bondés de voyageurs et se succédant de cinq minutes en cinq minutes. Il restera de plus cette odeur empyreumatique, qui imprègne le sous-sol de Paris, et dont on aura bien de la peine à débarrasser complètement le tunnel ; il y aura enfin la viciation de l’air par la respiration des voyageurs.

Aussi, quelque parfaits que soient les moyens d’aération qu’on adoptera, nous craignons bien que les souterrains ne restent éternellement imprégnés d’une odeur sui generis, qui en rendra le parcours extrêmement désagréable.

Il est un autre inconvénient, qui aura le don d’horripiler singulièrement les Parisiens : c’est l’obscurité inhérente aux tunnels. On aura beau éclairer confortablement l’intérieur des wagons, les escaliers et les quais des stations, on n’en voyagera pas moins dans un tunnel obscur, et le Parisien, qui vit beaucoup par les yeux, se consolera bien difficilement d’être obligé de traverser Paris sans rien voir. »

Les lignes, qui précèdent, datent de plusieurs années ; elles resteront toujours une vérité.