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Pour ne pas être taxés d’exagération, admettons seulement 15 minutes en moyenne.

Ceci paraît peu de chose.

Cependant, si on applique ce quantum au mouvement quotidien dans Paris, on est effrayé en voyant la masse de temps ainsi perdue par sa population, laquelle, étant réputée la plus intelligente du monde, doit être, par conséquent, la plus avare de ses instants.

Un calcul simple peut nous permettre de préciser la valeur de la perte ainsi causée à tous.

Ce calcul, le voici :

Laissant de côté la période de l’Exposition, qui est exceptionnelle, il y a eu, ces dernières années, dans Paris, une circulation d’au moins 260 millions de voyageurs.

Multipliant ce chiffre par 15 minutes et le divisant par la durée d’une journée ordinaire de travail, soit 600 minutes, on trouvera que dans ces conditions, c’est un total de 6 millions et 500.000 journées, qui sont ainsi annuellement perdues pour l’activité parisienne. En estimant à 5 francs la moyenne de chaque journée, c’est une somme de 32 millions de francs qui disparaît ainsi de la fortune publique.

On comprend qu’à notre époque, où le prix du temps se montre, chez tous les peuples éclairés, comme étant la première des valeurs, celle qui est née avec nous, qui, par suite appartient forcément à tous, on comprend, dis-je, combien une semblable perte est fâcheuse.

Dès lors surgit la nécessité d’obvier à cet ordre de choses, et précisément la question du Métropo-