Page:Tellier - À bout portant, 1912.djvu/98

Cette page a été validée par deux contributeurs.
96
À bout portant

Qui a bien pu ? Il regarda dans le fond de la boîte et y trouva un bristol :

— Ah ! c’est ce généreux ami Milo…

Graindorge resta en extase devant la statuette, puis, tout à coup, son front se glissa et son visage prit un air de courroux :

— Ah ! ces m… bleus ! Il n’y a qu’eux pour mal servir le public. Je vais leur conter ça à l’administration des postes…

Tout en maugréant, Graindorge saisit son chapeau, son pardessus, la boîte contenant le cadeau de son ami Milo, et, d’un saut, se rendit au bureau de poste. Deux secondes plus tard il entrait chez le chef du service de livraison.

— C’est odieux, c’est épouvantable, votre service est pourri…

— Mais qu’y a-t-il ? demanda le fonctionnaire, ahuri.

— On n’a jamais vu chose pareille sous le régime Laurier. Regardez. — Graindorge exhiba la statuette — et dites-moi si c’est ainsi que vous distribuez les colis ?