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À bout portant

sautiller sur leurs genoux, de commettre des incongruités ; plus d’une robe et plus d’un veston portèrent sa carte de visite.

À l’école, il fit mille tours à ses maîtres et ses compagnons ne pouvaient le souffrir. S’il jouait à la « poque », il ne manquait jamais de fendre le moine de son voisin. Il chipait les billes de ses camarades, et fit tant et si bien qu’on dût le flanquer à la porte. Ses professeurs déclarèrent qu’il avait un « sale caractère ». Ses parents désespéraient de lui, et pour le ramener dans le bon chemin, ils résolurent de le mettre dans le Droit. Il entra à l’Université et son irrespect des autorités le mena devant les tribunaux.

Un jour le malheureux insulta un agent de police dans l’exercice de ses fonctions : le brave gardien de la paix dormait, adossé à un poteau télégraphique, et Théophraste, pensant faire une bonne farce, l’éveilla. L’affaire causa tout un scandale et ce n’est que grâce à des influences, venues de haut, que notre héros put s’en tirer sans aller aux galères.

Sa famille était désespérée et maudis-