Page:Tellier - À bout portant, 1912.djvu/104

Cette page a été validée par deux contributeurs.
102
À bout portant

res électriques — ils avaient l’esprit enfumé — semblaient ouvrir leurs portes toutes grandes pour les recevoir. Ils s’installèrent l’un comme garde-moteur et l’autre comme conducteur, puis fouette, cocotte — pardon : marche, moteur.

Ce fut une randonnée à travers les rues de Toronto à une allure vertigineuse. Le tramway brûlait littéralement les rails, passait les coins de rues comme un éclair, filant toujours tout croche vers l’inconnu…

L’inconnu se manifesta sous la forme d’un « policeman » qui, après une poursuite en automobile, parvint à mettre le grappin, si on peut dire, sur les deux voleurs.

On les amena au poste et là, le plus sérieusement du monde, un fonctionnaire de la compagnie déposa sa plainte : J’accuse Untel et Untel d’avoir volé un tramway d’une valeur de tant de mille piastres et d’avoir volé le prix de leur passage d’une valeur de « dix cents » chacun.

On n’est pas plus facétieux.

Moi, si j’étais la compagnie, je prendrais les deux braves jeunes hommes et je leur