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« Mes amis », dit le fils du général, « le dîner est maigre, les plats ne sont ni nombreux ni abondants, le repas est plutôt destiné à revigorer qu’à rassasier. J’espère cependant que les vins généreux et les boissons stimulantes nous permettront à tous de reprendre nos plaisirs avec une ardeur renouvelée. »

— Pourtant, je suppose que c’était un dîner digne de Lucullus ?

— Je m’en souviens à peine aujourd’hui. Je me souviens seulement que c’était la première fois que je goûtais à la bouillabaisse[trad 1] et à un riz sucré et épicé préparé selon la recette indienne, et que je les trouvais tous deux délicieux.

J’avais Teleny sur mon sopha à côté de moi, et le docteur Charles était mon voisin. C’était un homme beau, grand, bien bâti, large d’épaules, avec une barbe abondante, ce qui lui avait valu, outre son nom et sa taille, le surnom de Charlemagne. Je fus surpris de le voir porter au cou une fine chaîne d’or vénitienne, à laquelle était accrochée, comme je le crus d’abord, un médaillon, mais qui, en y regardant de plus près, se révéla être une couronne de laurier en or constellée de brillants. Je lui ai demandé s’il s’agissait d’un talisman ou d’une relique ?

  1. Note de Wikisource. En français dans le texte.