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gencives édentées et ses lèvres pendantes, ressemblait à la ventouse d’un poulpe, tant elle était fétide et visqueuse.

Elle nous accueillit avec beaucoup de basses politesses et de mots d’affection, et nous a conduisit dans une pièce basse et sordide, où une lampe à pétrole allumée répandait son éclat brut aux alentours.

Quelques rideaux froncés aux fenêtres, quelques vieux fauteuils et un long sopha abîmé et très taché complétaient le mobilier de cette pièce, qui dégageait une odeur mélangée de musc et d’oignon ; mais, comme j’étais alors doué d’une imagination assez forte, je décelais, ou je croyais déceler, une odeur d’acide phénique et d’iode ; cependant, l’odeur détestable du musc l’emportait sur toutes les autres.

Dans ce repaire, plusieurs, comment dois-je les appeler ? sirènes ? non, harpies ! étaient accroupies ou se prélassaient.

Bien que je m’efforçasse de prendre un air indifférent et blasé[trad 1], mon visage devait exprimer toute l’horreur que j’éprouvais. C’est donc là, me dis-je, une de ces délicieuses maisons de plaisir sur lesquelles j’ai entendu tant de récits élogieux ?

  1. Note de Wikisource. En français dans le texte.