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heureux de pouvoir rester d’abord un simple spectateur. Je me demandais cependant à quoi ressemblerait le spectacle.

Nous fîmes un trajet interminable à travers des rues étroites et tortueuses, des allées et des chemins de traverse, où des femmes peinturlurées apparaissaient dans des robes voyantes aux fenêtres crasseuses de certaines maisons misérables.

Comme il se faisait tard, toutes les boutiques étaient fermées, à l’exception de ceux qui vendaient du poisson frit, des moules et des pommes de terre. Ceux-ci dégageaient une odeur nauséabonde de saleté, de graisse et d’huile chaude, qui se mêlait à la puanteur des caniveaux et à celle des égouts au milieu des rues.

Dans l’obscurité des rues mal éclairées, plus d’un café chantant[trad 1] et d’une brasserie avaient allumés des becs de gaz rouges, et lorsque nous en les dépassant, nous sentîmes les bouffées d’air chaud et confiné empestant l’alcool, le tabac et la bière aigre.

Toutes ces rues étaient envahies par une foule bigarrée. Il y avait des hommes ivres aux visages hideux et renfrognés, des mégères en goguette et des enfants pâles, précocement flétris, en haillons déchirés,

  1. Note de Wikisource. En français dans le texte.