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J’ai alors jeté un coup d’œil à l’intérieur et j’ai vu la plus jeune fille de notre jardinier, une fille de dix ou douze ans, étendue sur le dos, tandis qu’un petit vagabond d’environ sept ans s’étalait sur elle, faisant de son mieux pour mettre en pratique les instructions qu’il avait reçu.

Ce fut ma première leçon, et je n’avais qu’une faible idée de ce que font les hommes et les femmes lorsqu’ils sont amants.

— Et vous n’étiez pas curieux d’en savoir plus ?

— Oh, si ! J’aurais souvent cédé à la tentation, et j’aurais accompagné mes amis dans leur visite à certaines femmes, dont ils vantaient toujours les charmes d’une voix basse, nasillarde et capiteuse particulière, et avec un frisson inexplicable de tout le corps si je n’avais pas été retenu par la peur d’être moqué par eux et par les femmes elles-mêmes. Car j’aurais été aussi inexpérimenté que Daphnis lui-même pour ce qui est de savoir ce qu’il faut faire avec une femme, avant que Lycénion ne se soit glissé sous lui et ne l’ait ainsi initié aux mystères de l’amour ; et pourtant il ne faut guère plus d’initiation en la matière