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Chaque fois qu’ils parlaient des femmes, et ils le faisaient tous les jours, je souriais d’un air entendu, de sorte qu’ils en vinrent rapidement à la conclusion que “il n’y a pire eau que l’eau qui dort[ws 1]”.

— Et vous ne saviez absolument rien ?

— Je savais seulement qu’il y avait quelque chose à mettre et à retirer.

À quinze ans, je me trouvais un jour dans notre jardin, flânant sans enthousiasme dans une petite prairie au bord de la route, à l’arrière de la maison.

Je marchais sur l’herbe moussue, douce comme un tapis de velours, de sorte qu’on n’entendait pas mes pas. Soudain, je m’arrêtai devant une vielle niche désaffectée qui me servait souvent de siège.

En arrivant, j’entendis une voix à l’intérieur. J’ai tendu l’oreille et écouté sans bouger. J’entendis alors la voix d’une jeune fille qui disait :

« Mets-le, puis retire-le, puis mets-le à nouveau, puis retire-le, et ainsi de suite pendant un certain temps. »

« Mais je ne peux pas le rentrer », fut la réponse.

« Maintenant, dit la première. J’ouvre largement mon trou avec mes deux mains. Enfonce-le, enfonce-le plus, beaucoup plus, autant que tu le peux. »

  1. Note de Wikisource. Littéralement : “les eaux calmes sont profondes” sentence latine popularisée par Shakespeare dans Henri VI, 2e partie, acte III, scène 1, cf. still waters run deep pour la version anglaise et il n’y a pire eau que l’eau qui dort pour l’équivalent en français. On trouve également cette citation dans The Sins of the Cities of the Plain, 1881 T. 1, p. 59, le premier ouvrage anglais érotique ouvertement homosexuel.