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jambes, me nicher entre ses cuisses, le renifler comme un chien, ou le caresser et le tapoter ; mais, hélas ! il m’écoutait rarement.

Mon plus grand plaisir, dans mon enfance, était de voir les hommes se baigner. J’avais du mal à m’empêcher de me précipiter vers eux ; j’aurais voulu les prendre dans mes bras et les embrasser partout. J’étais tout à fait hors de moi lorsque je voyais l’un d’entre eux nu.

Un phallus agit sur moi, comme je suppose qu’il le fait sur une femme très chaude ; ma bouche salivait à sa vue, surtout si c’était un phallus de bonne taille, gonflé de sang, avec un gland décalotté épais et charnu.

En outre, je n’ai jamais compris que j’aimais les hommes et non les femmes. Ce que je ressentais, c’était cette convulsion cérébrale qui enflamme les yeux d’un feu plein de folie, d’un plaisir bestial et avide, d’un désir sensuel et féroce. Je pensais que l’amour était un flirt tranquille de salon, quelque chose de doux, de sentimental et d’esthétique, tout à fait différent de cette passion pleine de rage et de haine qui brûlait en moi. En un mot, bien plus un sédatif qu’un aphrodisiaque.

— Alors je suppose que vous n’avez jamais eu de