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Mon premier coup de foudre fut pour un jeune Hercule, un boucher qui venait faire la cour à notre bonne, une jolie fille, autant que je m’en souvienne. C’était un homme robuste et athlétique, aux bras musclés, qui semblait pouvoir abattre un bœuf d’un coup de poing.

J’avais souvent l’habitude de m’asseoir et de l’observer à son insu, notant chaque expression de son visage pendant qu’il faisait l’amour, ressentant presque le désir qu’il ressentait lui-même.

Comme j’aurais aimé qu’il me parle au lieu de plaisanter avec ma stupide bonne. Je me sentais jaloux d’elle, bien que je l’aimasse beaucoup. Parfois, il me prenait et me caressait, mais c’était très rare ; un jour, cependant, alors que, apparemment excité, il avait essayé de l’embrasser sans y parvenir, il me prit et pressa avidement ses lèvres contre les miennes, m’embrassant comme s’il était assoiffé.

Bien que je ne fusse qu’un tout petit enfant, je pense que cet acte a dû provoquer une érection, car je me souviens que tous mon pouls battait la chamade. Je me souviens encore du plaisir que j’éprouvais lorsque, comme un chat, je pouvais me frotter contre ses