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Le seul occupant du wagon était un vieux monsieur qui, après m’avoir dit de me mettre à l’aise, ou plutôt de me mettre à mon aise, s’endormit et ronfla comme un sonneur ; j’aurais tout aussi bien pu être seul.

Je formai plusieurs plans pour soulager mon estomac, qui devenait de plus en plus indiscipliné à chaque instant, mais seulement un ou deux semblaient possibles ; et pourtant je n’ai pas pu les mettre à exécution, car ma bien-aimée, qui se trouvait à quelques voitures de là, regardait de temps en temps par la fenêtre, et cela n’aurait jamais été possible si, au lieu de mon visage, elle avait vu d’un seul coup ma pleine lune. Pour la même raison, je ne pouvais pas utiliser mon chapeau comme ce que les Italiens appellent… une comodina[ws 1], d’autant plus que le vent soufflait fortement vers elle.

Le train s’est de nouveau arrêté, mais seulement pour trois minutes. Que faire en trois minutes, surtout avec un mal de ventre comme le mien ? Un autre arrêt, deux minutes. À force de me presser, j’ai senti que je pouvais attendre un peu plus longtemps. Le train avança, puis s’arrêta à nouveau. Six minutes. C’était l’occasion ou jamais. Je saute.

  1. Note de Wikisource. En italien dans le texte.