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sentais même son souffle parfumé sur mes lèvres ; ainsi, dans ce désir ardent, de temps en temps j’étendais mes bras pour le saisir et le serrer contre mon sein, et l’hallucination était si forte en moi que bientôt j’eus l’impression de sentir son corps sur le mien.

Une forte érection s’est alors produite, qui a raidi chaque nerf et m’a presque rendu fou ; mais bien que j’aie souffert, la douleur que j’ai ressentie était douce.

— Excusez-moi de vous interrompre, mais n’aviez-vous jamais été amoureux avant de rencontrer Teleny ?

— Jamais.

— Étrange.

— Pourquoi ?

— À vingt-deux ans ?

— J’étais prédisposé à aimer les hommes et non les femmes et, sans le savoir, j’ai toujours lutté contre les penchants de ma nature. Il est vrai qu’à plusieurs reprises, j’ai cru tomber amoureux[ws 1], mais ce n’est qu’en rencontrant Teleny que j’ai compris ce qu’était le véritable amour. Comme tous les garçons, je m’étais cru obligé de me sentir fou amoureux, et j’avais fait de mon mieux pour me persuader que j’étais profondément épris.

  1. Note de Wikisource : (d’une femme).