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De plus, les paroles de ma mère étaient toujours présentes à mon esprit. Toutes les femmes étaient amoureuses de lui, et leur amour lui était nécessaire. Je m’efforçais donc de le chasser de mes pensées. “Quand on veut, on peut”, me disais-je, et je me débarrasserai bientôt de cette toquade stupide et larmoyante.

— Mais vous n’avez pas réussi, n’est-ce pas ?

— Non, plus j’essayais de ne pas penser à lui, plus j’y pensais. N’avez-vous d’ailleurs jamais entendu résonner à vos oreilles quelques bribes d’un air dont vous vous souvenez à moitié ? Allez où vous voulez, écoutez ce que vous voulez, cet air vous titille toujours. Vous ne pouvez pas plus vous en souvenir que vous ne pouvez vous en débarrasser. Si vous allez au lit, il vous empêche de vous endormir ; vous dormez et vous l’entendez dans vos rêves ; vous vous réveillez et c’est la toute première chose que vous entendez. Il en était ainsi de Teleny, il me hantait, sa voix si douce et si grave me répétait sans cesse ces accents inconnus : Oh, mon ami, mon cœur aspire à vous.

Et maintenant, sa belle image ne quittait pas mes yeux, le contact de sa douce main était toujours sur la mienne, je