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Tout d’un coup, ma mère me tira de mes sombres pensées.

« Tu n’iras pas au bureau aujourd’hui, si tu ne te sens pas bien », dit-elle au bout d’un moment.

— Quoi ! vous étiez dans les affaires à l’époque, n’est-ce pas ?

— Oui, mon père m’avait laissé une entreprise très rentable et un excellent directeur digne de confiance qui, pendant des années, avait été l’âme de la maison. J’avais alors vingt-deux ans, et mon rôle dans l’entreprise consistait à empocher la part du lion des bénéfices. Pourtant, je dois dire que non seulement je n’ai jamais été paresseux, mais qu’en plus, j’étais plutôt sérieux pour un jeune homme de mon âge et, surtout, dans les circonstances où je me trouvais. Je n’avais qu’un seul passe-temps, des plus inoffensifs. J’aimais les vieilles faïences, les vieux éventails et les vieilles dentelles, dont j’ai maintenant une assez belle collection.

— La plus belle que j’aie jamais vu.

— Je suis allé au bureau comme d’habitude, mais j’ai eu beau faire, il me fut impossible de me concentrer sur un travail quelconque.

La vision de Teleny se mêlait à tout ce que je faisais, embrouillant tout.