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« Oui. »

« Si tôt le matin, et à jeun. »

« Eh bien, je ne prendrai rien du tout », répondis-je d’un ton maussade. « Je vois que vous avez peur que je devienne ivrogne. »

Ma mère ne répliqua rien, elle me regarda seulement avec nostalgie pendant quelques minutes, une expression de profonde tristesse se lisait sur son visage, puis, sans ajouter un mot, elle sonna la cloche et ordonna que l’on apporte du vin.

— Mais qu’est-ce qui l’a rendue si triste ?

— Plus tard, je compris qu’elle avait peur que je ne devienne comme mon père.

— Et votre père ?

— Je vous raconterai son histoire une autre fois.

Après avoir avalé une ou deux coupes de champagne, je me sentais revigoré par ce vin enivrant : notre conversation porta ensuite sur le concert, et bien que j’eusse envie de demander à ma mère si elle savait quelque chose sur Teleny, je n’osais pas prononcer le nom qui me venait sur le bout des lèvres, et je devais même me retenir de le répéter à haute voix de temps en temps.