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« Je souris, en pensant à la différence entre ma vision et celle des autres. Teleny, qui m’observait, remarqua le mouvement de mes lèvres. »

« Messieurs », dit le musicien, « la vision d’Odillot n’a pas été provoquée par mon jeu, mais par une belle jeune fille qu’il lorgnait ; quant aux vôtres, ce ne sont que des réminiscences de tableaux ou de ballets. »

« Quelle était votre vision, alors ? » demanda Briancourt.

« J’allais justement vous poser la même question », rétorqua le pianiste.

« Ma vision ressemblait à celle d’Odillot », mais pas tout à fait à la même.

« Alors, ce devait être le revers de la médaille[trad 1], le derrière », dit l’avocat en riant ; « c’est-à-dire deux jolies collines neigeuses et au fond de la profonde vallée, un puits, un trou minuscule avec une margelle sombre, ou plutôt entouré d’un halo brun. »

« Eh bien, dites-nous votre vision maintenant », insista Briancourt.

« Mes visions sont si vagues et indistinctes, elles s’évanouissent si vite, que je peux à peine

  1. Note de Wikisource. En français dans le texte.