Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. I.djvu/29

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
21

singulière. Elles sont chaudes et fiévreuses au milieu de l’hiver, tandis que d’autres sont froides et glaciales pendant les journées de canicule. Certaines mains sont sèches et parcheminées, d’autres sont continuellement humides, moites et collantes. Il y a des mains charnues, pulpeuses, musclées ou minces, squelettiques et osseuses. La poigne de certaines est comme celle d’un étau de fer, d’autres sont aussi molles qu’un morceau de chiffon. Il y en a qui sont le produit artificiel de notre civilisation moderne, une difformité comme le pied d’une dame chinoise, toujours enfermées dans un gant le jour, souvent protégées la nuit, entretenues par une manucure ; elles sont aussi blanches que la neige, sinon aussi chastes que la glace. Comment cette petite main inutile reculerait devant le contact de la main de l’ouvrier, décharnée, cornée, couleur d’argile, sale, que le dur labeur a transformée en une sorte de sabot. Certaines poignées de mains sont timides, d’autres vous caressent indécemment ; certaines sont hypocrites et ne sont pas ce qu’elles prétendent être ; il y a la main veloutée, la main onctueuse, la main sacerdotale, la main de l’escroc ; la paume ouverte du dépensier, la griffe serrée de l’usurier. Il y a aussi la main magnétique, qui semble avoir une affinité secrète avec la vôtre, dont le simple contact fait vibrer tout votre