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assombris par une profonde mélancolie et, chose horrible à voir, je vis un petit poignard plongé dans sa poitrine, le sang s’écoulant rapidement de la blessure. Non seulement je frémis, mais je criais presque de peur, tant cette vision était réelle. La tête me tournait, je me sentais faible et malade, je me suis écroulé sur ma chaise, épuisé, en me couvrant les yeux de mes mains.

— Quelle étrange hallucination, je me demande ce qui l’a provoquée ?

— C’était en effet plus qu’une hallucination, comme vous le verrez par la suite. Lorsque je relevais la tête, le pianiste avait disparu. Je me retournais alors et ma mère, voyant que j’étais très pâle, me demanda si je me sentais malade. J’ai marmonné quelque chose à propos de la chaleur très oppressante.

« Va dans la chambre verte[ws 1] », dit-elle, et prends un verre d’eau. »

« Non, je crois que je ferais mieux de rentrer chez moi. »

Je sentais, en fait, que je ne pouvais plus écouter de musique ce soir-là. Mes nerfs étaient tellement à vif qu’une chanson larmoyante m’aurait exaspéré, tandis qu’une mélodie enivrante m’aurait fait

  1. Note de Wikisource : foyer ou salle de repos des artistes.