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« vous ne voyez jamais de fantômes ? » Quand j’ai commencé à être plus intime avec lui, sa réponse invariable était : « Mon destin, cet horrible, horrible destin qui est le mien ». Mais alors, souriant et arquant les sourcils, il fredonnait toujours : « Non ci pensiam[ws 1] ».

— Il n’était pas d’un tempérament morose ou sombre, n’est-ce pas ?

— Non, pas du tout ; il était seulement très superstitieux.

— Comme tous les artistes, je crois.

— Ou plutôt, toutes les personnes comme, eh bien, comme nous ; car rien ne rend les gens aussi superstitieux que le vice…

— Ou l’ignorance.

— Oh ! c’est un tout autre genre de superstition.

— Y avait-il une qualité dynamique particulière dans ses yeux ?

— Pour moi, bien sûr, c’était le cas ; pourtant, il n’avait pas ce que vous appelleriez des yeux hypnotiques ; ses regards étaient bien plus rêveurs que perçants ou fixes ; et pourtant, ils avaient un tel pouvoir de pénétration que, dès la première fois que je l’ai vu,

  1. Note de Wikisource : cf. Rossini, L’Occasion fait le larron, 1812, scène IV, dernier vers.