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alors, à ce que je croyais, que nos regards se sont croisés pour la première fois.

— Quel genre d’homme était-il ?

— C’était un jeune homme de vingt-quatre ans, plutôt grand et mince. Ses cheveux, courts et bouclés, selon la mode que l’acteur Bressan avait lancée, ils étaient d’une nuance cendrée particulière ; mais cela, comme je l’ai su par la suite, était dû au fait qu’ils étaient toujours imperceptiblement poudrés. Quoi qu’il en soit, la clarté de ses cheveux contrastait avec ses sourcils foncés et sa courte moustache. Son teint était de cette pâleur chaude et saine que les artistes ont, il me semble, souvent dans leur jeunesse. Ses yeux, que l’on prend généralement pour des yeux noirs, étaient d’un bleu profond ; et bien qu’ils aient toujours paru si calmes et sereins, un observateur attentif y aurait vu de temps à autre un regard inquiet et mélancolique, comme s’il contemplait une vision effrayante, sombre et lointaine. L’expression de la plus profonde tristesse succédait invariablement à ce douloureux mirage.

— Et quelle était la raison de sa tristesse ?

— Au début, chaque fois que je lui posais la question, il haussait toujours les épaules et répondait en riant,