Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. I.djvu/162

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
154

n’entendait plus rien.

— Je dois admettre que vous étiez un peu un blanc-bec ; je suppose, cependant, que vous avez eu votre revanche, la prochaine fois.

— Ma vengeance, si l’on peut l’appeler ainsi, fut redoutable.

Notre cocher, un jeune homme robuste, aux épaules larges et musclées, dont l’affection s’était jusqu’alors portée sur ses chevaux, s’était épris de cette fille menue, qui semblait aussi sèche qu’un brin de houx.

Il essaya de la courtiser honorablement par tous les moyens possibles. Sa continence passée et sa passion naissante avaient adouci tout ce qu’il y avait de rustre en lui, il l’inonda de fleurs, de rubans et de colifichets, mais elle refusait avec mépris tous ses cadeaux.

Il lui proposa de l’épouser sur-le-champ ; il alla jusqu’à lui faire cadeau d’une maison de campagne et d’un lopin de terre qu’il possédait dans son pays.

Elle l’exaspérait en le traitant presque avec dédain, considérant son amour comme une insulte. Un désir irrésistible se lisait dans les yeux de l’homme, tandis que les siens reflétaient un