Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. I.djvu/157

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
149

l’oublier.

J’étais trop pressé, je m’efforçais tellement de l’effacer immédiatement de mon esprit, que mon anxiété même m’empêchait d’y parvenir ; j’avais tellement peur de ne pas pouvoir l’oublier, que cette peur elle-même ramenait toujours son image à mon esprit.

— Et votre fille ?

— Si je ne me trompe pas, elle ressentait pour moi ce que je ressentais pour Teleny. Elle estima qu’il était de son devoir de m’éviter, elle essaya même de me mépriser, de me haïr, mais elle n’y parvint pas.

— Mais pourquoi vous détester ?

— Elle semblait comprendre que si elle était encore vierge, c’était simplement parce que je me souciais peu d’elle ; j’avais éprouvé du plaisir avec elle, et cela me suffisait amplement.

L’aurai-je aimée et déflorée, elle m’aurait seulement aimé plus tendrement pour la blessure que je lui aurais infligée.

Lorsque je lui ai demandé si elle ne m’était pas reconnaissante d’avoir respecté sa virginité, elle me répondit simplement : « Non », et c’était un non très