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l’absinthe, je rentrais chez moi, pris un bain froid, m’habillais et appelais la jeune fille dans ma chambre.

Quand elle vit mon air las, mon visage pâle, mes yeux creux, elle me regarda fixement, puis…

« Êtes-vous malade, monsieur ? » demanda-t-elle.

« Oui, je ne vais pas bien. »

« Et où étiez-vous la nuit dernière ? »

« Où ? » demandai-je avec dédain.

« Oui, vous n’êtes pas rentré à la maison », dit-elle d’un air de défi.

Je lui répondit par un rire nerveux.

Je compris qu’une nature comme la sienne devait être maîtrisée d’un coup plutôt que d’être apprivoisée par étapes. Je l’ai donc prise dans mes bras et j’ai appuyé mes lèvres sur les siennes. Elle essaya de se libérer, mais plutôt comme un oiseau sans défense qui bat des ailes que comme un chat qui sort ses griffes de l’intérieur de ses pattes de velours.

Elle se tordait dans mes bras, frottant ses seins contre ma poitrine, ses cuisses contre mes jambes. Néanmoins, je la gardait écrasée contre mon corps, embrassant sa bouche, pressant mes lèvres brûlantes contre les siennes, respirant son haleine fraîche et saine.