Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. I.djvu/145

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
137

un certain désir à son égard, je pense que je serais même allé jusqu’à l’épouser, plutôt que de devenir sodomite et d’avoir pour amant un homme infidèle qui ne s’intéressait pas à moi.

Quoi qu’il en soit, je me demandai si je ne pourrais pas ressentir un léger plaisir avec elle, juste assez pour calmer mes sens, pour endormir mon cerveau affolé ?

Et pourtant, quel était le plus grand mal des deux, celui de séduire une pauvre fille pour la ruiner et la rendre mère d’un pauvre enfant malheureux, ou celui de céder à la passion qui brisait mon corps et mon esprit ?

Notre honorable société fait un clin d’œil à la première peccadille et frémit d’horreur à la seconde, et comme notre société est composée d’hommes honorables, je suppose que les hommes honorables qui composent notre société vertueuse ont raison.

Je ne sais vraiment pas quelles sont les raisons intimes qui les poussent à penser de la sorte.

Dans l’état d’exaspération où je me trouvais, la vie était intolérable, je ne pouvais plus la supporter.

Las et épuisé par une nuit sans sommeil, le sang asséché par l’excitation et