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Elle avait l’allure svelte d’un jeune garçon et aurait pu être prise pour tel si elle n’avait pas eu des seins ronds, fermes et bourgeonnants qui gonflaient sa robe.

Bien qu’elle semblât sagement consciente qu’aucun de ses mouvements n’échappait aux badauds, elle semblait non seulement ne pas se soucier de l’admiration de quiconque, mais elle était même très vexée si elle n’était pas exprimée par des mots ou des signes.

Malheur au pauvre homme qui n’arrivait pas à contenir ses sentiments ; elle lui faisait bientôt sentir que si elle avait la beauté et la fraîcheur de l’églantine, elle en avait aussi les épines acérées.

De tous les hommes qu’elle avait connus, j’étais le seul à n’avoir jamais fait attention à elle. Pour ma part, elle me laissait, comme toutes les femmes, parfaitement indifférent. J’étais donc le seul homme qu’elle aimait. Mais sa grâce féline, ses manières un peu hâtives, qui lui donnaient l’air d’un Ganymède, me plaisaient, et bien que je sache très bien que je n’éprouvais pour elle ni amour, ni même la moindre attirance, je croyais pourtant que je pourrais apprendre à l’aimer et peut-être même à me l’attacher. Si j’avais pu ressentir