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car Briancourt avait attiré Teleny vers lui, et leurs lèvres se rencontrèrent dans un long baiser, un baiser qui pour moi était de fiel et d’absinthe[ws 1], les rois ont eu leurs mignons ; puis, après quelques mots, la porte de la maison de Teleny s’ouvrit et les deux jeunes gens entrèrent.

Quand je les eus vus disparaître, des larmes de rage, d’angoisse, de désappointement me montèrent aux yeux, je grinçai des dents, je me mordis les lèvres jusqu’au sang, je trépignais, je courus comme un fou, je m’arrêtai un instant devant la porte fermée, et j’épanchai ma colère en frappant le bois insensible. Enfin, entendant des pas s’approcher, je partis. J’ai marché dans les rues pendant la moitié de la nuit, puis, épuisé mentalement et physiquement, je suis rentré chez moi à l’aube.

— Et votre mère ?

— Ma mère n’était pas en ville à ce moment-là, elle était à ***, où je vous raconterai ses aventures une autre fois, car je peux vous assurer qu’elles valent la peine d’être entendues.

Le lendemain, j’ai pris la ferme résolution de ne plus aller aux concerts de Teleny, de ne plus le suivre, mais de l’oublier complètement. J’aurais dû quitter la ville, mais je pensais avoir trouvé

  1. Note de Wikisource : Bible, Deutéronome, 29, 18, éd. King James (anglais) : « Lest there should be among you man, or woman, or family, or tribe, whose heart turneth away this day from the LORD our God, to go and serve the gods of these nations ; lest there should be among you a root that beareth gall and wormwood ; » et français éd. D. Martin (français) : « [Prenez garde] qu’il n’y ait parmi vous ni homme, ni femme, ni famille, ni Tribu qui détourne aujourd’hui son cœur de l’Éternel notre Dieu, pour aller servir les dieux de ces nations, [et] qu’il n’y ait parmi vous quelque racine qui produise du fiel et de l’absinthe. »