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« S’il passe chaque nuit avec un nouveau compagnon de lit », me dis-je, « pourquoi m’a-t-il dit que son cœur aspirait au mien ? »

Et toujours au fond de mon âme, j’étais certain qu’il m’aimait, que tous ces autres amours étaient des caprices, que ses sentiments pour moi étaient quelque chose de plus que le plaisir des sens, qu’il s’agissait d’un véritable amour, d’un amour du cœur, d’un amour sincère.

Arrivés à la porte de la maison de Teleny, les deux jeunes gens s’arrêtent et commencent à parler.

La rue était solitaire. On n’y voyait de temps en temps que des gens qui rentraient tardivement chez eux et qui avançaient en marchant d’un pas somnolent. Je m’étais arrêté au coin de la rue, faisant semblant de lire une réclame, mais en réalité pour suivre les mouvements des deux jeunes gens.

Tout à coup, j’ai cru qu’ils allaient se séparer, car j’ai vu Briancourt tendre ses deux mains et saisir celle de Teleny. Je frissonnais de joie. Après tout, j’ai fait du tort à Briancourt, fut la pensée qui me vint à l’esprit ; faut-il que tous les hommes et toutes les femmes soient amoureux du pianiste ?

Ma joie, cependant, ne fut pas de longue durée,