Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. I.djvu/110

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
102

oui ! mais il y a longtemps que les gens ont pris congé de la cape, et qu’ils ont détourné l’affaire en coiffant leur faucon d’une « capote Anglaise[ws 1] ».

Oui, mais ne sommes-nous pas nés avec une cape de plomb, à savoir cette religion mosaïque qui est la nôtre, améliorée par les préceptes mystiques du Christ et rendue impossiblement parfaite par l’hypocrisie protestante ; car si un homme commet l’adultère avec une femme chaque fois qu’il la regarde, n’ai-je pas commis la sodomie avec Teleny chaque fois que je l’ai vu ou même que j’ai pensé à lui ?

Il y eut cependant des moments où, la nature étant plus forte que les préjugés, j’aurais volontiers abandonné mon âme à la perdition, voire mon corps pour souffrir dans le feu éternel de l’enfer, si, entre-temps, j’avais pu fuir quelque part aux confins de cette terre, sur quelque île solitaire, où, dans une nudité parfaite, j’aurais pu vivre quelques années dans le péché mortel avec lui, en me délectant de sa beauté fascinante.

Je résolus néanmoins de me tenir à l’écart de lui, d’être sa force motrice, son esprit directeur, de faire de lui un grand artiste, un artiste célèbre. Quant au feu de l’obscénité qui brûlait en moi, si je ne pouvais

  1. Note de Wikisource. "French-letter" dans le texte original.