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silhouette céleste, si pleine de jeunesse, de vie et de virilité.

Le désir que je ressentais de presser ma bouche sur sa belle bouche et ses lèvres ouvertes était si intense qu’il faisait mouiller mon pénis.

Par moments, l’espace qui nous séparait semblait se réduire et s’amenuiser de telle sorte que j’avais l’impression de respirer son souffle chaud et parfumé, voire de sentir le contact de son corps contre le mien.

La sensation produite par la seule pensée que sa peau touchait la mienne excitait mes nerfs de telle manière que l’intensité de ce plaisir stérile produisait d’abord un engourdissement agréable sur tout mon corps, qui, se prolongeant, se transformait bientôt en une douleur sourde.

Il semblait toujours sentir ma présence au théâtre, car ses yeux me cherchaient invariablement jusqu’à percer la foule la plus dense pour me découvrir. Je savais cependant qu’il ne pouvait pas vraiment me voir dans le coin où j’étais installé, soit dans la fosse, soit dans la galerie, soit au fond d’une loge. Pourtant, où que j’aille, ses regards étaient toujours dirigés vers moi. Ah,