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l’autre. Celui-ci, par mégarde, laissa tomber une de ses cartes ; il se baissa pour la ramasser, mais fit entendre un cri terrible. Qu’avait-il vu ? L’étranger avait des sabots de cheval ! En même temps, les autres joueurs virent une ombre noire qui s’enfuit par la cheminée. Le diable — c’était lui ! — s’était envolé, mais la salle resta remplie d’une puanteur de soufre !


Dans le même numéro de la même revue, on raconte qu’une jeune fille de Berchem mourut phtisique, parce qu’elle avait dansé avec un étranger qui n’était autre que le diable.


c. La griffe du diable (Duvelsklauw) à Hamme.

Il y a quelques années on pouvait encore voir la griffe du diable dans le mur d’une maison à Hamme. Cela donnait beaucoup de soucis aux habitants qui usèrent de tous les moyens pour la faire disparaître. Ils firent venir le maçon ; celui-ci voulut enlever l’empreinte en taillant et en creusant ; mais il n’y parvint pas. Au fur et à mesure que son outil entrait dans le mur, la griffe y entrait aussi. Alors il essaya de l’enterrer en mettant, au-dessus, d’autres pierres. Peine inutile ! Enfin, il prit de la chaux et badigeonna tout le mur : ce fut en vain ! La griffe se montra sur ce fond blanc, plus nette et plus claire qu’avant. Un des voisins conseilla aux habitants de chasser la « mauvaise main » (kwaaihand) par des prières et une neuvaine. Ce qu’ils firent ! Après le neuvième jour, il ne resta plus trace de la griffe du diable[1].


d. Origine de la Dendre.

Un jour, le diable eut l’idée de labourer, et ce fut dans la contrée de Hekelgem. Mais, après avoir fait ce travail pen-

  1. Volk en Tal, IV, 119. Dans le même numéro, on parle d’une griffe du diable, creusée dans un des piliers du cimetière d’Hamme.