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PARODIES.


Plain-chant sauvage (wilde kerkzang).

C’est le plain-chant parodié.

L’humour populaire transforme souvent, d’une façon compréhensible mais bizarre, le latin inintelligible que l’on chante à l’église.

Voici quelques exemples de ces transformations :

Dominus vobiscop ![1] — Heft den hond zijn koddeke op, — en geeft er een pletsken op !

Dominus vobiscop ! — Lève la queue du chien — et donnes-y une petite tape !

(Segelsem.)

Pendant les Rogations (Kruisdagen), le curé et son sacristain, précédés d’un enfant de chœur portant la croix et suivis d’une centaine de paysans (vieillards, femmes et enfants surtout), bénissent les champs et chantent alternativement :

Koster, eet ge geeren stokvisch ? — Liever abberdaan, Mijnheer ! — Koster, zijn de krieken al rijp ? — Neen, Mijnheer, z’en bloeien nog maar !

Sacristain, aimez-vous le stockfisch ? — Je préfère la morue, Monsieur ! — Sacristain, les cerises sont-elles déjà mûres ? — Non, Monsieur, elles fleurissent encore !

(Molenbeek-Saint-Jean)

On entend à Brecht :

Köster, staan der nog noten in ’t bosch ? — Ja, Mijnheer, ze zijn al vos ! — Dan, leg ze maar in ’t sacristijn ! — Neen, Mijnheer, het zijn de mijn !

Sacristain, y a-t-il encore des noisettes dans le bois ? — Oui, Monsieur, elles sont déjà rousses ! — Alors, mettez les dans la sacristie ! ― Non, Monsieur, ce sont les miennes !


Dans la revue Volkskunde (I, 241), M. Gittée, le folklo-

  1. Dominus vobiscum !
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