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tain faisait sa tournée chez les paroissiens et exigeait son œuf de Pâques (Paaschei) ; cet usage (peut-être un vestige des dîmes) n’existe plus ; néanmoins, beaucoup de paysans envoient encore, quand ils tuent un cochon, un cadeau (eene zende), composé de saucisses et de carbonnades, au curé et au sacristain. C’est probablement aussi cet usage qui a donné naissance à l’ironique chant enfantin :

Bim, bom, beieren[1] ! — de koster mag geen eieren ! — wat mag hij dan ? — spek in de pan ! — de koster is ne lekkre man[2] !

Bim, bom, beieren ! — le sacristain n’aime pas les œufs ! — qu’aime-t-il donc ? — du lard dans la poêle ! — le sacristain est un friand !

(Sollegem.)

Voici encore quelques formulettes ironiques :

Kosters koe, die heeft gekipt ; — ’tis ne grijzen, — ’t is ne grijzen ! — Kosters koe die heeft gekipt, — ’t is ne grijzen zonder steert !

La vache du sacristain a vêlé : — c’est un gris[3], — c’est un gris ! — La vache du sacristain a vêlé, — c’est un gris sans queue.


Koster z’n hoed, die is gebuild, — zijn kastornen, — zijn kastornen ! — Koster z’n hoed, die is gebuild, — Zijn kastornen — ’t is zijn schuld !

Le chapeau du sacristain est bossué, — son castor, — son castor ! — Le chapeau du sacristain est bossué, — son castor — c’est sa faute !

(Sud de la Fl. or. : Folk en Taal, I, 8.)

Ora pro nobis !De koster heet Jacobus, — De(n) hond leet in de biezen dood, — ’t stetjen af en ’t gatteke bloot !

Ora pro nobis  — Le sacristain s’appelle Jacques, — le chien gît mort dans les joncs, — la queue enlevée et le c.. nu !

(Sint-Antonius-Brecht : Volksleven, I, 53.)
  1. Onomatopée : son de la cloche.
  2. À St-Antonius-Becht, le dernier vers est : De koster is ne lekkre Jan ! (Volksleven, I, 53) ; à Brecht : Mee eenen witten boterham ! ; à Turnhout : Mee eenen lekkren boterham !
  3. Le veau !