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Et il le risqua !

Quel éclat de rire, mes enfants, quel éclat de rire !

Mais c’est le curé qui fit une grimace !

(Molenbeek-Saint-Jean)

Même les enfants qui rencontrent un curé, font entendre des cris railleurs :

Mijnheer Pastoor, — met een belleken aan uw oor ![1]

Monsieur le curé, — avec une sonnette à l’oreille !

(Molenbeek-Saint-Jean.)

Et le soir, ils allument une petite chandelle (een keerske van nen cent), la plantent sur le sol et chantent, en dansant en rond :

Keesken in de lanleere ! — is mijnheer Pastoor niet thuis ? — ’k zou hem geere spreken — ’t avend in zijn huis ! — Hij zegt da’k ne kloddeman ben, hij zegt da’k ne roddeman[2] ben !

Petite chandelle dans la lanterne ! — monsieur le curé, n’est-il pas chez lui ? — je voudrais lui parler — ce soir dans sa maison ! — II dit que je suis un chiffonnier, — il dit que je suis un chiffonnier !

(Molenbeek-Saint-Jean.)

2. Le Sacristain ou le Clerc (Koster, Köster) est le principal aide du curé.

On ne l’aime pas beaucoup, parce qu’on le considère, à tort ou à raison, comme un hypocrite et un rapporteur. On l’appelle quelquefois : Keersenrolder (Segelsem), parce qu’il roule (fait) les cierges bénits. Ceci explique pourquoi l’on dit aux enfants qui oublient de se moucher : Vous avez volé la mèche du sacristain (G’hêt kosters wieke gestolen)[3]. Aux environs de Pâques (souvent à Pâques même), le sacris-

  1. Variante :

    Mijnheer Pastoor,
    Met zijn bellekes aan zijn oor
    Met zijn wierookvat aan zijn g.t,
    Och wat vuile Mijnheer Pastoor is dat.

    (Anvers : Volkskunde, I, 271.)

  2. Volksleven, 1894, 1, donne une légère variante : voddeman y est : bulleman. Vodden et bullen du reste sont synonymes.
  3. Segelsem.