Lucifer même, parvient à tromper aussi le portier du ciel.
Voici ce joli conte :
Maréchal-petit-Maréchal était autrefois très riche : il avait des ouvriers par douzaines et gagnait de l’argent par monceaux.
Maintenant il était pauvre : plus d’argent, plus d’ouvrage, plus d’ouvriers, plus de charbon, plus de fer — plus rien !
Un jour qu’il regardait tristement au-dessus de la demi-porte[2] de la forge abandonnée, il pensa :
« Pour redevenir riche, je vendrais bien mon âme au diable ! »
Et voilà le diable devant lui :
« Voulez-vous faire ce que vous pensez là ? »
« Mais oui ! »
« C’est entendu ! Vous m’abandonnez votre âme et moi, je vous donner du fer — assez pour donner du travail à douze ouvriers pendant douze ans ! »
« Bon ! »
Le diable disparut. Et voilà qu’un grand, grand chariot, attelé de quatre noirs chevaux et chargé de fer, s’arrêta devant la forge.
Et Maréchal-petit-Maréchal redevint riche.
Un jour Notre-Seigneur et saint Pierre passèrent par là et s’arrêtèrent devant la forge : l’âne du Christ devait être ferré.
Maréchal-petit-Maréchal se mit à l’œuvre et en un rien de temps les fers furent remis.
« Combien ? » demanda le Seigneur.