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LES ANGES.


1. Chacun reçoit, à la naissance, un ange gardien (engelbewaarder). Dans une prière rimée, que les enfants récitent le soir, on parle de seize gardiens :

’s Avonds, als ik s’apen ga, — volgen mij zestien engelkes na : — Twee aan mijn hoofdeinde, — twee aan mijn voeteinde, — twee aan mijn rechterzij, — twee aan mijn linkerzij, — twee die mij dekken, — twee die wij wekken, — twee die mij leeren — den weg des Heeren, — twee die mij wijzen — naar’s hemels paradijzen[1].

Le soir, quand je vais dormir, — me suivent seize petits anges : — deux à mon chevet, — deux à mes pieds, — deux à mon côté droit, — deux à mon côté gauche, — deux qui me couvrent, — deux qui m’éveillent, — deux qui me montrent ― le chemin du Seigneur, — deux qui me montrent — les paradis du ciel.

(Segelsem et ailleurs.)

2. Le flamand connaît de nom les anges Raphaël, Gabriel, surtout Michaël, Michel, appelé ordinairement Michiel, Machiel — le patron légendaire de Bruxelles, le vainqueur du dragon, le Siegfried chrétien.

On célèbre sa fête le 29 septembre.

Quand les enfants veulent se lever à une heure fixe, par exemple, à 5 heures du matin, ils appellent à leur aide saint Michel et disent le soir :

Sint-Machiel, — bewaar mijn ziel, — wil mij morgen wekken metterdaad, — niet te vroeg of niet te laat, — maar als de klok vijfuren slaat.

Saint Michel, — gardez mon âme, — veuillez m’éveiller bien demain, — pas trop tôt, pas trop tard, — mais quand la cloche sonne cinq heures.

(Haspengouw : Rotter.)

Voici une variante du Limbourg :

Heilige(n) engel Sint-Michiel, — ik beveel u mijn lijf en ziel, —

  1. ’t Daghet, 1885, 62-63-64, 69.