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Et après avoir fait cela, ils retournèrent et l’amant vit Kludde, toujours sur la dalle. Alors le camarade prit courage et se dirigea vers la pierre. Kludde fit un saut de côté et l’ami put prendre la clef et ouvrir. L’amant entra et ferma vivement la porte. Son camarade continua son chemin tranquillement et ne vit pas l’esprit.


Le Lodder de Koekelberg et de Hal est sans doute le même lutin. On peut lire chez Wolf (nos 488-489), deux sagas que le manque d’espace ne nous permet pas de reproduire[1].


6. Bokkenrijders. (Boucs-volants).

— On sait que la monture des sorcières et des sorciers était ordinairement le

bouc. Dans la Campine, on parle des Bokkenrijders (Boucs-volants, chevaliers du Bouc : bok = bouc, rijder = celui on appelle ainsi des êtres malfaisants qui monte) volent et galopent dans l’air.

Volksleven écrit[2] :

« Lorsque les Bokkenrijders, il y a un siècle, passèrent, dans leur voyage aérien, à côté de l’ancienne abbaye de Postel, les Witheeren[3] (les Seigneurs blancs, les Prémontrés ou Norbertins) commencèrent à prier tous ensemble, afin que ces scélérats fussent détruits. Et il en fut ainsi : les boucs de ces Bokkenrijders ne purent continuer leur chemin et ils disparurent pour toujours avec leurs cavaliers infernaux. Depuis lors cette mauvaise engeance est détruite. »

Pas complètement, paraît-il ; car les Campinois de la province d’Anvers, du Limbourg et des environs d’Eindhoven en parlent encore.

  1. Wolf, n° 487 ; lire aussi : Wolf, n° 213 ; — Volkskunde, I, 74 ; — Volksleven, V, 82, 101, 121, 146. — Wolf, la note de la page 705.
  2. IV, 117. Lire aussi, même numéro : Bokkenrijders vliegen door de lucht, 116 ; — id., 117, Gedwongen luchtreis ; — et le roman d’Écrevisse.
  3. Ainsi nommés à cause de leur habit.