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la sorcière et son tamis[1].
(Meetje met den teemst)

Un fermier avait l’habitude de laisser ses chevaux à la prairie, pendant la nuit.

Et il constatait, chaque matin, que les bêtes avaient été montées ; car elles étaient couvertes de sueur.

Il fit le guet.

À minuit, il vit, traversant lentement l’air, une vieille sorcière dans un tamis. Elle descendit dans la prairie, mit son tamis dans l’herbe et monta tous les chevaux, l’un après l’autre.

Mais, entre-temps, le fermier s’était emparé du tamis.

Et, lorsque la sorcière voulut s’envoler, elle ne le put.

Alors elle pria et supplia, et dit qu’elle demeurait à mille lieues de l’endroit et qu’elle ne reviendrait plus jamais, si le fermier voulait lui rendre son tamis magique.

Il le rendit.

Elle s’y mit et s’envola lentement dans l’air.

Elle ne revint plus jamais et les chevaux ne furent plus importunés[2] !

(Segelsem.)

Nous passons aux

β) Devins (Waarzeggers).

Ce sont des prophètes qui prédisent l’avenir, ou qui font connaître des choses cachées ou volées.


    Volkskunde, I, 73 ; — Volksleven, II, 134 ; Volk en Taal, II, 115, III, 41.

  1. C’est le tamis magique dont nous avons déjà parlé : Heksenteems ou -teemst, heksenzeef.
  2. Variantes : Volksleven, I, 90, et chez Welters, Limburgsche legenden. Lire aussi : De Bazin — eene Heks, Volksleven, II, 36 ; — De Tegenroeper, Volk en Taal, II, 36 ; — De aangezette Koorts, De Cock, Volksgeneeskunde, 230 ; — Een Regiment vastgezet, Volksleven, IV, 193 ; — Te paard naar Keulen, id., V, 4. — De Maalderin — eene heks, id., V, 115.