« Comment ! c’est vous ! » lui dit l’autre ; « je ne vous : reconnais plus !… Où est votre bosse ? »
Et le premier raconta ce qui lui était arrivé.
Le second bossu se rendit aussitôt du côté de la sorcière.
Et elle chantait toujours :
« Dimanche-lundi-mardi !… Dimanche-lundi-mardi !… »
C’était bien beau !
« Eh bien donc !… Mercredi ! » dit le bossu.
Et la sorcière chanta :
« Dimanche-lundi-mardi-mercredi !… Dimanche-lundi-mardi-mercredi ! »
C’était trop long et pas beau du tout !
« Non, ce garçon a rendu ma chanson moins jolie ! Comment dois-je le punir ? »
Et elle vit la bosse du premier à côté d’elle, la prit et la mit sur la poitrine du bossu.
Le malheureux, sacré-tonnerre ! en avait deux maintenant : une derrière et une devant[1] !
Voici trois sagas :
Un jeune homme de Segelsem recherchait une jeune fille.
On l’avertit de ce que celle-ci et sa mère étaient des sorcières !
« Je le saurai bien ! » se dit-il.
Le soir suivant, il se rendit chez sa bonne amie et enfin fit semblant de dormir.
« Minuit approche ! » dit la mère.
La fille secoua son amant, mais ne parvint pas à l’éveiller : il ronflait !
- ↑ Variantes : Volksleven, IV, 201. (La sorcière est remplacée ici par des dames blanches (witte wijven) ; — Ploennies, Légendes, etc., p. 77 : Les deux Bosses ; Volkskunde, 1894.