Page:Teirlinck I., Le folklore flamand, vol. 1 - Folklore mythologique.pdf/123

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 116 —

« Comment ! c’est vous ! » lui dit l’autre ; « je ne vous : reconnais plus !… Où est votre bosse ? »

Et le premier raconta ce qui lui était arrivé.

Le second bossu se rendit aussitôt du côté de la sorcière.

Et elle chantait toujours :

« Dimanche-lundi-mardi !… Dimanche-lundi-mardi !… »

C’était bien beau !

« Eh bien donc !… Mercredi ! » dit le bossu.

Et la sorcière chanta :

« Dimanche-lundi-mardi-mercredi !… Dimanche-lundi-mardi-mercredi ! »

C’était trop long et pas beau du tout !

« Non, ce garçon a rendu ma chanson moins jolie ! Comment dois-je le punir ? »

Et elle vit la bosse du premier à côté d’elle, la prit et la mit sur la poitrine du bossu.

Le malheureux, sacré-tonnerre ! en avait deux maintenant : une derrière et une devant[1] !

(Segelsem.)

Voici trois sagas :


sa bonne amie est une sorcière !
(Zijn lief — eene heks !)

Un jeune homme de Segelsem recherchait une jeune fille.

On l’avertit de ce que celle-ci et sa mère étaient des sorcières !

« Je le saurai bien ! » se dit-il.

Le soir suivant, il se rendit chez sa bonne amie et enfin fit semblant de dormir.

« Minuit approche ! » dit la mère.

La fille secoua son amant, mais ne parvint pas à l’éveiller : il ronflait !

  1. Variantes : Volksleven, IV, 201. (La sorcière est remplacée ici par des dames blanches (witte wijven) ; — Ploennies, Légendes, etc., p. 77 : Les deux Bosses ; Volkskunde, 1894.