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larmes et vos blessures consolent ma pauvre âme dans ses dernières peines, lorsque je mourrai de mort amère. Amen ![1].


L’Évangile de saint Jean possède aussi de grandes et mystérieuses vertus !


10. Contes et Sagas.

— D’abord deux contes :


Jan le sorcier.
(Van Jan den Tooveraar).

Il y avait « une fois » un père qui avait un benêt de fils ; les années étaient mauvaises et le vieux dit :

« Jan, mon garçon, allez dans le monde et cherchez votre pain[2], je ne puis plus vous nourrir. »

Jan fit son paquet et partit.

Après avoir marché pendant deux jours, il rencontra un riche monsieur qui lui demanda :

« Pourquoi êtes-vous si triste, mon garçon ? »

— « Mon père m’a envoyé dans le monde pour y chercher mon pain. Je cherche depuis deux jours et je n’ai pas encore trouvé une seule croûte ! »

« Venez avec moi ; dans mon château, vous n’aurez qu’à étendre la main pour manger tout ce qui vous plaira. »

Jan alla au château, y devint valet de chambre et y mena une vie de prince.

Certain jour monsieur dut faire un voyage lointain.

« Jan, » dit-il, « veillez bien pendant mon absence ; tous les jours vous ferez la ronde, afin de voir si rien ne manque. Mais ne mettez pas le pied dans cette chambre-ci : sinon vous êtes perdu ! »

Monsieur partit.

Et Jan fit la ronde tous les jours ; mais chaque fois qu’il

  1. Lire une analyse et un fragment de la Prière de Charles-Quint, chez De Cock, Volksgeneeskunde, 111, et la seconde (Huiszegen), complète, dans Volksleven, IV, 145-148.
  2. Littéralement : Ga in de wereld en zoek uw brood.