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dans Volk en Taal, II, 37, de l’exorciste Meester van Kruis[1].

Pour désensorceler, on a aussi recours aux pélerinages[2].

Par envoûtement, on peut « passer » le mal au sorcier ou à la sorcière qui en est la cause. À cet effet, une sorcière exorciste prend du plomb, le fond et le verse dans de l’eau froide où le métal prend rapidement la forme humaine. Alors elle demande, au malheureux ensorcelé, dans quelle partie du corps de la personne qui est la cause du mal, celui-ci doit être « banni » (gebannen). Le malade indique cette partie et la sorcière coupe, avec un canif, quelques signes magiques dans la figurette de plomb ; elle fait connaître l’endroit habité par celui (ou celle) qui a jeté le sort, et, de cette manière, le mal passe du corps du malade dans celui du sorcier (ou de la sorcière), cause du sortilège[3].

Voici comment, à Laken, on punit la sorcière qui trait, pendant la nuit, le lait de la vache. Il faut traire la bête immédiatement après, mettre le lait obtenu sur le feu et le battre au moyen d’un bâton. La sorcière reçoit tous les coups ! Il est arrivé que la voleuse de lait était tellement rossée qu’elle devait rester au lit pendant toute une semaine[4].

Quelques herbes détruisent les effets de la sorcellerie. Dans certains endroits, on emploie la Rue[5] contre les convulsions et l’épilepsie, deux maladies communiquées par sortilèges. Le Buis bénit, le Millepertuis et le Sceau de Salomon[6] désenchantent aussi.

Quelques animaux aussi sont employés dans ce but. À

  1. Pour les formules employées, lire le chapitre qui se rapporte à la Médecine populaire.
  2. Voy. Médecine populaire.
  3. Wolf, 377.
  4. Wolf, 370.
  5. Ruta graveolens L.
  6. Buxus sempervirens L., Hypericum perforatum L., Polygonatum multiflorum L. La seconde de ces plantes s’appelle pour cette raison Jaagt-den-duivel, Jachtenduivel, en français Chasse-diable.
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