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chaque nuit, dans les prairies, y montent sur les chevaux qui, le matin, sont couverts de sueur et paraissent exténués de fatigue.

Elles volent dans les airs, sur un bâton, sur un bouc ou dans un crible ou tamis (heksenteems, heksenzeef). Au moyen de leur balai, elles accumulent les vents et les orages.

D’autres recherchent les cadavres et tâchent d’ensorceler le veilleur ; si celui-ci est seul, elles y parviennent facilement ; s’il y en a deux, c’est impossible[1].


5. Initiations.

— Pour connaître tous les secrets de la sorcellerie, il faut vendre son âme au diable[2].

Il arrive parfois que le hasard fait découvrir ces secrets : Ainsi, un fils de meunier de Borsbeek trouva un jour une lettre magique (tooverbriefken — billet magique) ; il lut les mots et connut l’art du sorcier. Dans le conte : Jan de Tooveraar, un garçon trouve le mot magique (tooverwoord) dans un grimoire (tooverboek) et, par la vertu de ce mot, il peut faire tout ce que font les sorciers[3].


6. Réunions.

— La nuit, à certains jours fixés, les sorcières s’enduisent le corps d’un onguent magique qu’elles ont reçu de leur maître, le diable, ou qu’elles ont préparé elles-mêmes, brassé dans leur marmite ou leur chaudron (heksenketel) ; après, elles se mettent à califourchon sur un bâton, une fourche, un manche à balai, s’envolent par la cheminée et arrivent au lieu de réunion où elles rencontrent les diables, avec lesquels elles dansent, boivent et font des choses infâmes. Parfois elles se font porter par un bouc, l’être puant et impur[4], ou par un tamis magique qui alors fait office de vaisseau aérien.

  1. De Cock, Volksgeneeskunde, 339.
  2. Voy. plus haut chap. II, p. 93.
  3. Volksleven, II, 92-93 ; III, 98.
  4. Voy. Sloet, 143-144-145.