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fesse au diable (men gaat bij den duivel te biechte), si l’on se fie à un homme faux et rusé.

Le diable est noir ; c’est pourquoi on entend dire en riant :

Soort zoekt soort, zei de duivel, en hij pakte nen koolbrander (schouwveger) bij zijnen kop. — Veel geschreeuw en weinig wol, zei den duivel, en hy schoor het g.. van een verken !

Qui se ressemble, s’assemble, dit le diable, et il saisit un charbonnier (un ramoneur) par la tête. — Beaucoup de bruit et peu de laine, dit le diable, et il rasa le d.... d’un cochon !

Un finaud, un rusé est : den duivel te plat, te slim, te heet, te rap, te sterk, etc. (plus malin que le diable).

Et tout le monde comprend la locution suivante, bien souvent employée :

Als men van den duivel spreekt, ziet men zijnen steert ; — of : rammelen zijn beenen ![1].

Quand on parle du diable, on voit sa queue ; — ou bien on entend ses os qui remuent !


10. Finissons notre deuxième chapitre en énumérant quelques objets et quelques plantes qui doivent leur nom au diable.

Objets.

Dans la Flandre orientale (Segelsem), on appelle Duvele un instrument aratoire, le scarificateur.

Dans la Flandre occidentale (De Bo) Duvel est :

1° Un outil de cordonnier ;

2° Un jouet d’enfant ;

3° Une espèce de râpe ;

4° Une espèce de chariot très solide ;

5° Un support pour la perche des archers, lorsque ceux-ci y mettent les oiseaux.

Dans le Haspengouw (Rutten), on donne le nom de Duivel à un instrument qui sert à battre le grain.

  1. Voy. De Bo, Schuermans, Tuerlinckx, Rutten, Harrebomaeus, etc.