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Le diable, dans certaine saga, fauche le grain, à la place d’un valet de ferme qui lui a vendu son âme. V. Volk en Taal, IV, 118.


Grimoires ou livres du diable, livres des sorciers

(Tooverboeken, duvelsboeken.)

Le peuple croit à l’existence de ces livres. Voici ce que l’on raconte à Schelle :

« Il y a un livre, disent les vieilles personnes, qui vous ensorcelle, si vous y lisez « trop loin » (indien gij er te ver in leest). Cependant, si vous avez le temps de revenir (en lisant) au point de départ (indien gij ver genoeg kunt teruglezen), aucun mal ne s’ensuit. — Il arriva qu’un jour une femme — elle se trouvait dans la prison de Saint-Bernard — lut trop loin dans un tel livre et qu’elle n’eut pas le temps de revenir au point de départ. Soudain elle se vit entourée d’une troupe de diables qui la saisirent et l’entraînèrent. On répandit le bruit que la femme était décédée subitement et on fit célébrer quand même le service funèbre. Dans le cercueil, on mit, à la place du cadavre, du bois et des cailloux. Car la femme était et restait partie[1]. »


« Ceci est arrivé il y a bien longtemps : Sur la Goorschrans[2], à Boisschot, vivait un fermier qui possédait des grimoires. Un jour, revenant de la ville, il vit le toit de sa maison complètement couvert d’oiseaux noirs. Il comprit tout


    Martin, on dit que le Bourdon ardent vivait dans une grotte (un trou, een spelonk), que le curé de Lennick-Saint-Martin alla avec lui a Cologne et que là, étant à l’église, le valet se sauva par le trou de la serrure. Pour plus de détails, Cf. De Gronckel, Payottenland.

  1. Volksleven, III, 98. Lire aussi : Le Diable-lessiveur, Joos, I, 107 ; Het wonder keersken (La chandelle merveilleuse), Joos, III, 80 ; Wie dat er den mensch leerde de tanden van de zage overhands trekken, Volk en Taal, IV, 165.
  2. Nom d’une ferme.