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déclarer pour la sainte propriété individuelle, Guesde pour le collectivisme allemand, que nous venons d’analyser, G. Deville contre la révolution, et que tous ensemble constituent un conglomérat archaïque, également bon pour un musée minéralogique et pour un parlement de panamistes.

XI

Éthique social-démocratique.

En terminant, je devrais esquisser leur tactique d’agitation, leur mode de propagande et leur polémique contre les socialistes en général et spécialement contre nous, les anarchistes. Mais le courage me manque pour entreprendre un travail aussi désagréable. Et puis, à quoi nous servira-t-il de savoir comment peu à peu leur tactique d’action et d’agitation légale les amena vers cette étrange conception de socialisme qui les fait plus réactionnaires dans leurs revendications que les radicaux-socialistes français ou les simples libéraux et radicaux anglais ?

De même, je ne crois pas très utile de raconter en détail comment Liebknecht et ses amis tentèrent de faire passer Bakounine pour un agent du gouvernement russe ; comment le même Liebknecht calomniait Domela Nieuwenhuis, traitait de charlatans ou d’agents provocateurs des hommes d’une pureté de caractère notoire, comme le noble et généreux Cafiero ; comment enfin le même Liebknecht publia dans son journal que Werner, arrêté à Berlin pour tenue d’une imprimerie clandestine, était « le même avec qui se consultait Hœdel » !… Non, je ne veux pas, je ne peux pas m’occuper des exploits de tous ces nobles législateurs ; en ce qui concerne spécialement Liebknecht, les épithètes de « calomniateur de profession » et d’  « anarchisten-fresser » (mangeur d’anarchistes), que lui ont décernées nos amis d’Allemagne, lui suffisent.

Mais deux procédés de leur tactique sont trop carac-