Page:Tcheng Kitong - Les Chinois peints par eux-memes, Calmann Levy, 1884.djvu/99

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un siècle plus tard un nouveau progrès est accompli : il est obtenu par la combinaison de toutes les lettres anciennes. Les caractères ainsi formés sont plus réguliers dans les lignes et notre écriture actuelle n’en diffère pas beaucoup.

Toutes ces transformations successives montrent avec quel art sont composés nos caractères où tant de principes divers ont été appliqués. Ils se perfectionnent lentement, d’âge en âge, et chaque siècle leur donne une nouvelle physionomie, plus en rapport avec les progrès de l’intelligence. C’est comme un diamant d’abord à l’état brut, rugueux et sombre d’éclat ; mais qui, peu à peu, est usé, limé, jusqu’à découvrir les facettes de son cristal limpide et profond.

Cependant notre écriture n’est pas encore fixée. Au commencement du premier siècle, un sous-préfet, nommé Tcheng-Miao, est jeté en prison. Il adresse à l’empereur une demande en grâce et compose ses caractères en prenant pour base l’écriture Li. Trois mille mots se trouvaient dans cette demande, et leur mode de formation étant