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la représenter, et j’oublie qu’elle n’est, en somme, que la copie fidèle des mœurs des anciens âges. On lit en effet dans la Bible : « Or Sarah, femme d’Abraham, n’avait pas encore donné d’enfant à son mari ; mais elle avait une servante Égyptienne nommée Agar, et elle dit à Abraham : « L’Éternel m’a rendue stérile, viens, je te prie, vers ma servante ; peut-être aurai-je des enfants par elle. » Alors Sarah prit Agar et la donna pour femme à son mari. »

Voilà donc l’exemple si horrible que nos mœurs imitent. Pour être véridique, je dois reconnaître qu’imitant à leur tour la conduite d’Agar, les concubines abusent souvent de la situation particulière qu’elles ont reçue pour mépriser la femme légitime. Ce sont les inconvénients de l’institution. Aussi quoique l’usage existe et qu’il soit dans les mœurs, il n’est pas rare de trouver des familles où la concubine n’entrera jamais, quelles que soient les circonstances.

Dans tous les cas, les concubines sont prises le plus souvent dans la basse classe ou parmi les