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autorité que n’ont certes pas les femmes européennes !

En France, la femme suit la condition de son mari, mais en aucun lieu du monde elle n’est plus soumise au mari. J’ai cru naïvement que ce mot de condition avait une grande étendue et je me suis aperçu qu’il fallait étudier le droit pour le connaître afin de savoir qu’il n’accorde aucun pouvoir à la femme.

En se mariant, la femme devient une mineure, une interdite : elle est en tutelle ; et la loi arme le mari contre sa femme de manière à lui enlever même la liberté de disposer de ce qui lui appartient. Voilà des détails de mœurs qui étonneraient… les femmes chinoises : car elles peuvent remplacer le mari dans toutes les circonstances où il fait acte de maître, et la loi lui reconnaît le pouvoir de vendre et d’acheter, d’aliéner les biens en communauté, de contracter des effets de commerce, de marier ses enfants et de leur accorder les dots qu’il lui plaît de leur donner. En un mot, elle est libre et l’on comprendra d’autant plus fa-