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mais, devant l’évidence, il faut être de bonne foi et avouer qu’on ne vous y reprendra plus.

Donc l’écrevisse n’est pas rouge et ne l’a jamais été. De même la femme chinoise marche aussi bien que vous et moi ; elle court même sur ses petits pieds et, pour mettre le comble au désespoir des conteurs de merveilles, elle sort, se promène dans sa chaise, et n’a même pas de voile pour se protéger contre les regards trop indiscrets.

Quel livre curieux — pour les Chinois — on composerait avec tout ce qui s’est dit sur eux ! Quel ne serait pas leur étonnement de se savoir si mal connus, lorsque tant de voyageurs ont parcouru leurs villes et reçu leur hospitalité ! Mais une des erreurs qui nous flattent le moins et pour laquelle je me risque à donner une rectification, c’est celle qui fait de la femme un être ridicule, grotesque, sans influence, uniquement créé pour mettre au monde nos enfants.

C’est se faire une singulière idée de la femme. Sans nul doute notre femme ne ressemble pas à la femme d’Occident ; mais c’est toujours la femme,